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Les enquêtes de Gabriel Manet – Le change-forme – Episode 5
--> L’antre de la bête

Je suivit Clovis en courant, il mit le gyrophare et conduisit comme un beau diable dans les rues de la capitale.
Plusieurs fois je cru voir arriver notre fin quand nous frôlions des voitures aux carrefours et que nous passions au feu rouge comme des fous.
Lorsque nous étions à quelques pâtés de maison de l’adresse indiqué, Clovis me demanda de l’attendre le temps qu’il aille faire le point avec ses collègues qui devaient déjà être sur place.

Je sortis de la voiture et trouvait un banc dans un petit espace aménagé entouré d’arbustes. Je m’installais tranquillement et déclenchait mon pouvoir pour voir si je ne trouverais pas dans l’autre monde un peu d’activité qui me ferait passer le temps plus vite.

Lorsque la voiture de Clovis se gara à l’entrée du parc et qu’il sortit avec un air sombre je compris qu’un problème devait se présenter.

-Que se passe-t-il Clovis ?
-Le commissaire veut donner l’assaut à l’entrepôt… J’ais beau essayé de lui dire qu’un assaut effacera toutes les preuves il s’en contrefiche. Malheureusement l’organisation n’a pas pu faire venir un commissaire appartenant à notre ordre. Donc nous devons la jouer fine.
Il attend que notre homme sorte afin de vérifier qu’aucun otage n’est maintenu dans le bâtiment. C’est surement notre seule chance de trouver une manière d’intervenir avant qu’il ne donne l’assaut…. Quitte à ce que j’ais des problèmes ensuite.
-Et avec ton pouvoir tu ne peux pas rentrer dans le bâtiment ?
-Bien sur mais comment je fais si notre change forme prend une autre apparence que celle que je connais ?
-C’est là que tu as besoin de moi n’est ce pas ? Et bien il faut arriver à me faire pénétrer dans le bâtiment…
-Bon si je te laisse un peu, tu crois que tu peux rester par là sans faire de conneries ? Et surtout ne t’approche pas de l’entrepôt surtout pas avec tes yeux de drogué là…
-Heu ah oui pardon, ok je vais m’installer sur le banc là bas et puis je vais essayer de me reposer j’ais un peu de retard de sommeil depuis que j’épluche tout ces dossiers.
-Bon je reviens le plus vite possible, soit sage.

Clovis remonta dans sa voiture et démarra en trombe me laissant là seul debout au bord du trottoir, le regard dans le vide.
Je venais de voir cet immense dessin sur le mur. Je ne l’avais pas vu toute à l’heure peut être parce que je n’y avais pas prêté attention. Il ressemblait à une immense toile d’araignée qui semblait couvrir totalement le mur qui entourait ce qui semblait être une casse automobile.
Je m’en approchais doucement et la voiture qui arriva faillit me renverser.
Je tombais sur le derrière et le chauffeur pressé me gratifia d’un long coup de klaxon pendant qu’il s’éloignait en trombe.
Il me semblait qu’une énorme tache ressemblant à une araignée repliée était dans un coin du mur.
Je décidais avec prudence de me relever et de traverser la route.
Lorsque je fus sur le trottoir prêt du dessin ce que j’avais pris pour une araignée s’avéra en fait effectivement en être une. D’un type que je n’avais jamais vu. Elle brillait comme brille un diamant au travers duquel on regarde un rayon de soleil lumineux.

Elle déplia d’immenses pattes velues. Son corps devait bien être de la taille du torse de Clovis au moins. Lorsque les pattes furent dépliées, je vis la tête de la bête se tourner vers moi.
C’était une tête humaine qui me regarda en grimaçant.

-Alors tu me vois ? Je sais que tu me vois rien qu’à ton regard hébété et ta bouche ouverte. Tu te demande qui ou ce que je suis hein ? Tu es tout jeune, tu n’as pas encore finit ton éducation je me trompe ?

De la bave ou de la toile enfin quelque chose sortit de sa bouche qui se bloquait dans un rictus hideux quand il ne parlait pas. Je restais comme hypnotisé par cette vision d’horreur.

-Je crois que tu ne me parleras pas.

Il se mit à rire avec bruit. Le cliquetis de ses pattes qui se terminaient en crochets sur le mur me réveilla. Cette bête se déplaçait et semblait se rapprocher de moi.

-Ecoute moi jeune homme, tu n’a rien à faire ici et sincèrement je ne pense pas que tu ais réellement envie de m’affronter, je te propose donc de prendre tes petites jambes et de renter chez toi avant qu’il ne t’arrive des bricoles de toute manière d’autres de mes congénères sont positionnés tout autour de ce que tu cherche et tu n’es pas de taille à nous affronter.

-Ca y est je sais ce que vous êtes !
-Et bien il ne t’aura pas fallu plus de 5 minutes.

Lorsqu’il riait il semblait qu’on déroulait un fil sur une bobine rapidement.

-Vous êtes une araignée gardienne, vous protégez des endroits magiques contre les êtres magiques et vous êtes souvent utilisés dans les rituels complexes.
-Mais tu n’es pas si bête que tu en a l’air…
-Ce qui veut dire que vous avez laissé Clovis passer pour le piéger…. Vous allez tentés de le tuer lorsqu’il essayera de s’approcher de celui qui vous a mis là n’est ce pas.
-Tu es bien perspicace mon garçon.

La bête venait de poser une de ses pattes sur le trottoir au pied du mur.
Je commençais à me reculer doucement en faisant bien attention à ne pas trébucher dans le caniveau.
Son regard était fixé sur moi, et je sentais que maintenant je n’avais que peu de chance de pouvoir m’enfuir sans combattre. Je n’étais pas réellement un combattant mais j’avais la chance d’apprendre vite, je savais que si je réussissais à la frapper au visage je pouvais m’en sortir, mais il me fallait éviter ses pattes et ses crochets qui étaient acérées et longues comme des épées.

Je mis la main instinctivement sous mon aisselle et je sentis la garde rassurante de mon poignard. Je figeais mon regard dans le sien et je déclenchais mon pouvoir de chasseur.
Je vis le mouvement de sa patte pendant qu’elle s’approchait de moi et je l’esquivais avec facilité, tout en entaillant le crochet cartilagineux qui se trouvait au bout de celle-ci.
Je fis un roulé boulé en avant et je passais sous une autre des pattes de la bête qui frappa l’endroit que je venais de quitter.
Je me relevais sous l’abdomen de la bête, et je lançais mon bras décrivant un arc de cercle dans le but de la frapper au visage, j’entendis le bruit du poignard s’enfonçant dans les chairs et le liquide chaud qui s’écoula sur ma main et sur mon bras.
Je retirais promptement le poignard et me faufilait entre les deux pattes les plus situées à l’arrière de son corps.
Celle-ci tenta avec ses deux pattes avant de m’empaler à l’emplacement que j’occupais sous son corps mais ses crochets s’enfoncèrent avec lourdeur dans ses propres chairs, ma vitesse m’ayant permis de me retrouver derrière elle.
J’entendis son cri immonde et tellement humain, lorsqu’elle se rendit compte qu’elle venait de se retirer la vie elle-même.
Elle s’affala lourdement sur le sol, le sang bouillonnant s’écoulant et formant une flaque immense sur le trottoir.
Je regardais inquiet les alentours mais rien ne semblait bouger.

Il me fallait me reposer et attendre Clovis maintenant.

Ecrit par lonewolf_v, le Lundi 3 Octobre 2005, 23:19 dans la rubrique Nouvelles.