Gerrit fit installer Kilsham dans l’auberge qu’ils fréquentaient à chaque fois qu’ils venaient ici, et lui avait demandé d’attendre Dunrad. Il partit se renseigner sur le mal dont souffrait la femme du maire d’Horalie.

Il commença par le bureau des aventuriers.
Un vieil homme sans age était penché sur un parchemin, éclairé en pleine journée par la lumière d’une bougie. Il regardait par dessus ses lunettes ce qu’il était en train d’écrire.
Gerrit s’approcha du vieil homme. Il senti une présence invisible et ses yeux habitués à voir ce qui ne devait pas être vu, remarqua dans un angle sombre de la pièce un homme en armes debout, les bras croisés, une main sur une épée et son autre main sur la garde d’une dague.
Gerrit s’adressa au vieil homme avec un mouvement de menton en direction de l’homme caché dans l’ombre.

-Un problème en ce moment Ernest ?
Le vieil homme leva le visage doucement et regarda par dessus ses lunettes.
-Gerrit mon ami comment vas tu ?
-Bien je vais bien, je viens chercher l’ordre de mission pour l’épouse du maire. Mais dit moi que fait ce pantin inutile ici.
Gerrit entendit l’homme dans l’ombre grogner de mécontentement.
-Et bien l’homme qui a tenté d’assassiner le maire, tu vois je le connais… Et tu le connais aussi… Et j’ais peur qu’il vienne régler de vieilles histoires…
-Attend un peu. Quel rapport entre toi, moi et le maire ?
-Entre toi et moi pas besoin d’un dessin. La dernière guerre Orcish est notre point commun, mais c’est aussi celui du maire.
-Comment ça ?
-Et bien le bataillon dans lequel nous servions contenait une section de mages de combat. Et notre bien aimé maire était de ceux là, en fait il commandait cette section, mais comme leurs actions étaient secrètes et cachées pour nous, je ne le savais pas. Je l’ais appris d’un ami marchand qui travaillait dans l’intendance et qui depuis a reçu une dague entre les omoplates …
-Hum c’est rassurant dis moi. Mais si je te suis quelqu’un essaye de tuer tous ceux qui ont participés à cette guerre ? Mais c’est un malade, il en a pour des années…
-Tu as donc oublié ?
-Oublié ?
-Le sceptre du chef orque ? Nous étions un groupe de 5…
-Oui mais le maire n’était pas parmi nous !
- Si si, rappelle-toi cet elfe encapuchonné qui nous servait de magicien ? Et bien il n’était pas elfe…
-Et ton ami de l’intendance était ce voleur un peu grassouillet mais toujours en train de plaisanter ?
-Exactement…
-Donc il ne reste plus que le maire, toi et moi ?
-A moins qu’un nécromancien n’ait ramené à la vie ce jeune noble Asturien qui était avec nous, oui il ne reste plus que nous trois en vie…
-Et tu compte sur cet homme pour te protéger ?
-Disons que je n’ais pas le choix, je n’ais pas les moyens de me payer mieux…
-Et bien tu es viré ! dit Gerrit à l’homme dans l’ombre.
Tu viens avec moi mon ami, je te protégerais et au pire nous nous protégerons mutuellement.
Allons visiter notre ami le maire.

L’homme dans l’ombre voyait rouge. Viré par cet espèce de monstre défiguré.
Il sorti sa dague et son épée, et se jeta sur cet homme.
Gerrit vit le mouvement du coin de l’œil, il bascula sur sa jambe droite tout en la pliant. Il tira sur la garde de son épée bâtarde et protégea le premier coup d’épée de l’autre homme.
Celui ci surpris de la manœuvre se senti déséquilibré et bascula vers l’avant.
Le temps qu’il reprenne pieds et se retourne Gerrit avait a pointe de l’épée sur sa gorge.

-Maintenant de deux choses l’une, soit tu t’en va gentiment et tout est bien qui finit bien.
Soit tu décide de mourir aujourd’hui. Remarque le soleil est bien clair, ce sera une belle journée pour une mort.

L’homme jeta son épée et sa dague aux pieds de Gerrit.
Celui ci enleva son épée de la gorge de son agresseur et commença à se retourner vers le vieil homme.
L’agresseur mis la main dans le dos et Gerrit ne vit que l’éclair de la lumière se reflétant dans un morceau de métal.
Il se laissa tomber en arrière, la lame passa au dessus de lui à l’endroit ou se trouvait son torse quelques secondes plus tôt.
Une fois le dos sur le sol il balança son bras droit sur le côté droit, l’épée s’abattant impitoyablement sur le crane de celui qui avait tenté de le tuer un instant auparavant.

- Excuse-moi pour le sang, mais que veux-tu… Dis-moi depuis quand tu avais recruté ce guignol ?
-Ce matin quelques minutes avant ton arrivée, j’ais ensuite reçu un émissaire du maire pour des détails sur la mission. Et ensuite tu es arrivé.

Gerrit, se releva et s’avança près du corps sans vie.
Cet homme n’avait pas l’air d’un garde du corps…
Il fouilla ses poches.
Il y découvrit une bourse quasi vide avec quelques pièces d’argent et un parchemin avec un ruban pourpre noué autour.
Il enleva le ruban et lu à haute voix le parchemin.

-Je vous ais embauché pour éliminer le vieil homme qui se trouve dans le bureau des aventuriers du quartier Est. Ci joint mon messager va vous donner 5 pièces d’or vous aurez le restant lorsque je saurais qu’il est mort. N’essayez pas de me contacter, je vous contacterais moi.

-Et bien, tu as perdu ton jugement infaillible mon ami. Et il partit d’un fou rire.
-Il faut croire que l’age m’a un peu affaibli, sourit le vieil homme.
-Bon prend tes affaires, nous allons rendre visite au maire et nous irons rejoindre mes compagnons actuels.

Le vieil homme se leva, pris un tas de parchemin et se dirigea vers un petit meuble dans le fond, il l’ouvrit avec une petite clé et en sortit une enveloppe en cuir épaisse dans laquelle il mit les documents qu’il avait à la main.
Il éteignit la bougie et fit signe à Gerrit de sortir.
Le vieil homme guida Gerrit.
-Dis moi alors quoi de neuf depuis notre dernière rencontre ?
-Et bien Ishaan, pas grand chose, j’ais de plus en plus de mal à trouver des missions pour ma compagnie. Je ne sais qui se cache derrière ce qui m’arrive mais il faut dire que celui qui a entreprit de me pourrir l’existence le fait bien. Mais j’ais réussi à obtenir cette mission qui bien que longue et difficile va nous permettre de patienter en attendant la prochaine fois…
-Et bien c’est loin d’être une belle histoire dis moi… Si seulement je pouvais être un peu plus jeune, je pourrais t’accompagner et t’en fournir des missions. J’ais découvert que le sceptre du chef orque portait le nom d’Alishaüm. Il y a des chances que je me sois trompé lors de la mission. Je ne connaissais pas à l’époque la civilisation qui le fabriqua. Il semble que je l’avais sous estimé, il devait être bien plus puissant que je ne le pensais. D’ailleurs je me suis demandé depuis si il avait bien été détruit dans cette faille…
-En tout cas même si le sceptre est encore en « vie » si l’on peut dire ainsi, il n’en est sûrement pas de même pour Carligan, le jeune noble dont tu parlais. Lorsqu’il chuta avec le sceptre j’espère qu’il se cogna contre la paroi pour que sa mort soit rapide et plus humaine…
-Je l’espère aussi.

Les deux hommes étaient désormais tout proches de l’hôtel de ville.
Ishaan pris les devants :
-Tu sais je ne l’ais jamais revu non plus j’espère qu’il acceptera de nous recevoir…
-En tout cas si j’étais lui, je recevrais tous ceux qui peuvent me permettre d’en savoir plus sur qui veut ma peau et surtout ceux qui pourraient m’aider à soigner ma bien aimée….
-Nous allons le savoir d’ici peu de temps.

Le vieil homme commença à grimper les marches qui menaient à l’entrée majestueuse du bâtiment abritant les quartiers du maire.
Arrivé en haut, deux hommes en armes à priori des « écailles noires » croisèrent leurs hallebardes et les regardèrent d’un air de défi :
-Halte là qui êtes vous et que venez vous faire ici ?
-Nous sommes des vieux amis du maire, allez le quérir sur le champ et dite lui que ses compagnons du sceptre du chef orque sont là.
-Bien messieurs, ne bougez surtout pas.

L’un des deux hommes partis en courant. Il trouva le maire au chevet de sa femme.
Il s’approcha lentement et attendit que le maire lui demande la raison de sa venue et de son impatience.

-Votre seigneurie, deux hommes se présentant comme des amis à vous sont présentement à l’entrée du bâtiment.
- A quoi ressemblent-ils ? Les avez-vous déjà vus ici ?
-L’un est un grand guerrier avec une cicatrice qui lui traverse entièrement le visage, l’autre un petit homme d’un certain age avec de grandes lunettes. Et je ne les ais jamais vu dans ce bâtiment.
-Et bien je ne crois pas connaître ces hommes, qu’ont-ils dits pour te faire venir si vite ?
-Je devais vous dire que ce sont vos compagnons du sceptre du chef orque.
Le maire blêmit instantanément.
-Faites les entrer sur le champ et demandez leurs d’attendre dans le petit bureau, je vais les rejoindre dans cinq minutes ! Que faites vous encore là ne les faites pas attendre !

Le soldat parti complètement affolé un air d’incompréhension barrant son visage.