Lorsque Gerrit rentra dans la chambre il entendit le nain avant de le voir.
-RRRRRRRRRRRRRrrrrrfffflllllllll
Kilsham était dans un coin, la tête entre les mains en train de balancer d’avant en arrière comme en pleine crise de nerfs.
-Et bien que lui arrive-t-il ? Demanda Gerrit en indiquant le nain d’un mouvement de tête.
-Il a voulu goûter un alcool gnome qu’il venait de ramener et a juste bu quelques gorgées de cette flasque à ses pieds avant de sombrer comme ça…
Kilsham avait l’air désespéré et semblait au bord des larmes.
-Ca fait des heures que j’essaye de travailler mais je n’ais pu retenir aucun sort, tu m’entends ? Aucun ! Même pas un des plus facile, rien….
Gerrit le regarda l’air surpris et parti d’un fou rire.
Le magicien le foudroya du regard.
-Allez ne t’inquiète pas je vais le sortir un peu, finit d’apprendre tes sorts nous allons avoir besoin de toutes nos compétences d’ici peu…
Le regard du magicien s’éclaira, quand Gerrit parlait ainsi l’action était à la porte de leur demeure. Il se leva d’un bond et se remis à son travail studieux.
Ishaan souffla quelques mots à l’oreille de Gerrit et repartit dans le couloir.
Kilsham en profita pour demander à Gerrit :
-Qui est ce vieil homme ?
-Un ancien compagnon d’aventure qui va nous accompagner un peu, nous attendons aussi un puissant magicien qui devrait nous aider aussi.
-Je le connais ?
-Si tu connais Lazareus le maire de cette ville, alors oui tu le connais. Au fait si tu as besoin de sorts ou de composants je te conseille de rejoindre notre nouvel ami qui vient de partir il va faire quelques courses. Je m’occupe de notre petit ami.
-Mais pourquoi tu ne me l’as pas dit plutôt, j’ais besoin de plusieurs choses.
Kilsham bondit sur ses pieds et pris à la volée sa sacoche en cuir qui contenait son argent et tous les composants nécessaires aux lancements de ses sorts.
Il sortit en trombe à la poursuite du vieil homme.
Gerrit attrapa le nain d’une main et le mis sur ses pieds.
-Et bien nous allons un peu marcher mon ami.
Il sourit en pensant à la gueule de bois qu’aurait sûrement Dunrad à son réveil.
Illuël finissait de recompter les potions que lui avait vendues le marchand.
Il sortit de la boutique et traversa le pont en liane qui permettait de rejoindre l’arbre majestueux ou la place du village avait été installée.
Il repéra instantanément celui qu’il était venu voir, assis devant une statue en bois d’un elfe en robe en train de lancer un sort.
- Alors comment vas-tu mon frère.
-Illuël, quel mauvais vent t’amène en ces contrées.
-Je vois que tu est toujours aussi accueillant… Je suis ici pour une mission.
-Encore une mission avec ce ramassis de rebuts que tu nomme compagnie ? Quand décideras-tu de stopper ces enfantillages pour reprendre la garde de la forêt sacrée comme notre père le souhaitait ?
-Je ne suis pas là pour parler de cet héritage.
- Alors pourquoi souhaitais-tu me voir ?
-La mission pour laquelle je suis ici risque d’être difficile et de durer longtemps. Mais surtout nous n’avons aucun prêtre avec nous. J’aimerais que tu te joignes à nous pour nous accompagner. J’ais fait le plein de potions et autres aides diverses mais rien ne remplacera jamais la présence d’un homme d’église. Accepterais-tu de te joindre à nous ?
-Quelle sottise mon frère… Il est hors de question que je me joigne à vous surtout si cette saleté de gnome aviné est encore en vie…
-Oui il est encore en vie et encore dans la compagnie, mais tu ne vas pas me dire que tu ne l’as pas pardonné depuis toutes ces années. Ce n’était pas si grave…
-Tu crois ! L’homme se leva du banc dans un accès de colère tout en faisant des gestes désordonnés et violents.
Tu crois que ce n’était pas grave ?
Dans un des temples principaux de ma déesse, blasphémer et la traiter de ce qu’il l’a traité, tout en dégradant certaines de ses statues en urinant dessus les litres d’alcool qu’il avait ingurgité !
Et il faudrait que je le pardonne ?
-Bon d’accord il avait peut être un peu trop bu ce jour là mais nous venions de réussir l’une de nos plus merveilleuses missions.
-Oui tu as raison mais ça ne l’excuse pas !
-Mais enfin ta malédiction qui l’a poursuivi des mois durant était tout de même suffisante non ?
Après tout il a souffert d’être touché ainsi dans ses attributs les plus intimes.
L’homme pouffa au souvenir de la malédiction qu’il avait lancé.
-Oui c’est sur que d’avoir lancé une malédiction de changement de sexe sur lui était l’idée la plus tordue que j’ais jamais eu…
-Accepte s’il te plait, j’ais un mauvais pressentiment sur cette mission, de plus je n’en peux plus de devoir vivre loin de toi.
-Et bien je dois t’avouer que ma déesse qui n’est pourtant que la patronne de la nature et des êtres vivants m’a offert des visions de votre groupe. Et je dois t’avouer que ce que j’y ais vu était particulièrement inquiétant. Mais je sais qu’il ne tient qu’à nous pour que ces visions ne restent qu’à l’état de vision.
Et bien je suppose que tu as encore un peu de temps avant de devoir rejoindre nos compagnons de route ?
Viens donc avec moi il faut que je prépare mes affaires de voyage, un long chemin nous attend.
Lorsque Gerrit finit par faire ouvrir un œil à Dunrad ce difficile exercice s’accompagna de râles et de gargouillis de la part du nain.
-Et bien mon petit ami, je ne sais qui t’a fournit ce que tu as bu, mais je t’ais rarement vu dans un tel état.
-Gargggggllll
-Ne parle pas pour l’instant nous allons te faire prendre un peu le frais.
Gerrit se dirigea vers l’étable de l’auberge, et plongea sans hésitations la tête du nain dans le baquet qui contenait l’eau pour leurs montures.
Lorsqu’Ishaan et Kilsham revinrent de leurs emplettes, ils trouvèrent Gerrit et Dunrad assis sur un banc de pierre devant l’auberge.
Le nain se tenait la tête entre les mains et gémissait. Gerrit le regardait avec une lueur d’amusement dans le regard.
Lorsqu’Ishaan s’approcha, une lumière blanche se forma comme un filet de lumière le long d’une porte entrouverte, et Lazareus apparu dans la rue devant eux.
-Et bien je vois que je ne m’étais pas trompé. Messieurs, je me joins à vous.
Kilsham et Dunrad comprirent que l’homme était le fameux Lazareus.
Tout le petit monde grimpa dans la grande chambre afin de pouvoir préparer les derniers détails du voyage.
Dans sa caverne Alishaüm bouillonnait. Cela devenait de plus en plus difficile pour lui d’utiliser tous ses pouvoirs.
Il faudrait qu’il pense à changer de corps de son porteur le plus rapidement possible lorsque tout ceci serait finit.
Le sortilège qu’il souhaitait utiliser demandait une quantité phénoménale de puissance magique.
Après tout il n’était pas donné à tout le monde de pouvoir invoquer et contrôler un très ancien dragon pour s’en servir comme bras armé.
Et ce corps ne faisait que le ralentir, déjà que les Asturiens étaient particulièrement réfractaires à la magie, mais celui-ci devait être maudit pour repousser à ce point la magie.
Plusieurs jours qu’il déversait le peu d’énergie magique qu’il accumulait dans le réceptacle et ce n’était pas finit.
Dire qu’il devait gérer aussi ses sorts quotidiens.
Plus le temps passait plus ce corps devenait un calvaire pour lui.
-Gooorr Gaaaaor
Elle savait sa fin proche, ce gros bêta de troll ne parlait pas, le pois chiche qui lui servait de cerveau ne permettait à cet ignoble animal que de faire ces bruits gutturaux semblables aux branches des arbres secs qui grognent lorsqu’un grand vent les fait plier.
Le troll leva son gourdin clouté en direction de l’animal.
Elle saignait tellement de toutes les blessures qu’elle venait de subir et elle sentait ses forces la quitter tout doucement.
-Gaaaaaaaaaaarrrrr
Le coup planta l’arme profondément dans son flanc. Lorsque le troll tira dessus, la bête resta empalée et le troll la rapprocha de lui.
Il prit la corne dans sa main et tira d’un coup sec arrachant la tête dans un bruit sourd de fruit mur s’éclatant sur le sol en tombant de l’arbre.
-GNnNNNNaaaAAAAAA
Le troll brandit la tête vers la lune comme un trophée. Il la jeta comme un petit baluchon par dessus son épaule, les doigts agrippés dans la crinière de l’animal.
Et attrapa une pâte du cadavre qu’il traîna à sa suite pour se nourrir des restes encore fumant de la bête.
Des corbeaux ayant vus la scène vinrent se percher sur les arbres environnant, attendant que l’immense monstre fut éloigné pour se jeter sur les lambeaux de chairs et de peaux que l’animal avait perdu lors de son combat avec le titan, se battant pour les meilleurs morceaux.
Commentaires :
Pourtant, ca mérite des éloges! :D